vendredi 26 novembre 2010

Dernier voyage à l'Isoso

Déjà!
Ces deux années sont passées en courant!
Déjà l'heure de dire au revoir aux femmes, de donner les derniers conseils, et de faire avec elles un rapide bilan du programme. Avec Aude, ma fidèle équipière des rudes paysages isoceños, nous avons rendu visite aux groupes de La Brecha (shampooing), Aguaraigua (shampooing), Ibasiriri (cupesi), Yapiroa (savon) et Kapeatindi (savon).
Après une petite phrase pour expliquer la suite des évènements, à savoir que nous partons mais que d'autres coopérants viendront prendre la relève à partir de mars 2011, nous avons demandé aux femmes de nous dire ce qu'elles retiennent de ces trois ans avec Volens: le positif, le négatif, leurs souhaits et leurs remarques pour le prochain programme.
Dans certains groupes, on a noté une difficulté à tirer des conclusions et formuler des critiques. Résumer presque trois ans en cinq minutes n'a rien d'un exercice facile quand on n'y est pas habitué. D'autres groupes se sont montrés plus loquaces, et finalement quelques conclusions générales ont pu se dessiner:
- les formations et leurs suivis réguliers doivent absolument continuer et se renforcer, car seul le temps et la répétition permet leur assimilation à long terme;
- pour pallier aux problèmes dus à la rotation excessive des personnes aux postes à responsabilités, il est préférable de former tout le groupe directement dans la communauté plutôt que quelques promotrices (dans le cas du renforcement organisationnel et comptable). Ainsi lorsque la comptable quitte son poste, une autre peut la remplacer plus facilement, plus besoin de recommencer toute la formation depuis le début;
- les groupes commencent à se sentir comme tels: les résultats positifs mentionnés ont tous porté sur la transmission de savoir des "anciennes" aux "nouvelles", sur la formation de leaders et l'utilisation d'outils de suivi de l'activité du groupe (registres comptables, livres d'actes). Les membres pressentent l'importance de leur rôle de contrôle social et veulent apprendre à exiger des comptes de leurs élues.
A la fin de ces réunions, nous avons passé sur l'ordinateur d'Aude le film réalisé par Marcelo Perez, un argentin venu filmer le travail de Volens dans l'Isoso sur les trois années. Puis nous avons quitté toutes ces petites dames, le coeur un peu serré de tourner la page de deux ans si riches en expériences et si intéressants humainement.
"Nous voulons que des coopérants Volens reviennent, pour continuer de partager avec nous leur vision du futur" (Luisa Yerema, Ibasiriri). Je termine cette mission avec de la satisfaction et beaucoup d'espoir car sans que cela ait été dit de manière ouverte, les groupes ont opéré un changement de mentalité: on note une envie de chacun d'être plus participatif, de s'intéresser et de prendre part aux décisions. Les groupes ont des objectifs, des projets et cherchent à les faire aboutir, avec ou sans aide de Volens. On quitte l'attitude de receveur, résultat typique des politiques condescendantes d'assistanat, pour devenir acteur.
Quant à moi, je rentre en métropole pour débuter mi-décembre une autre mission passionnante: promouvoir l'achat collectif et solidaire de terres agricoles pour favoriser le maintien d'une agriculture de proximité, respectueuse de l'environnement et créatrice de lien social. Pour en savoir plus, allez donc visiter le site de l'association Terre de Liens!

samedi 11 septembre 2010

La feria de la Tradicion de Charagua

Le 11 septembre était organisée la 5è édition de la Foire de la Tradition de la ville de Charagua, province Cordillera, département de Santa Cruz. Cette petite ville d'environ 5000 habitants est la capitale du canton, le plus étendu de Bolivie géographiquement et l'un des plus peuplés en Guarani. Il comprend la région isolée de l'Isoso. Alors quoi de plus naturel que de faire participer des représentantes des groupes de la CIMCI? Avec l'appui de la Mairie, 6 femmes de 4 groupes ont été invitées: 1 du groupe savon de la communauté de Kapeatindi, 1 du groupe couture de Kapeatindi, 2 du groupe cupesi (haricots comestibles) d'Ibasiriri, et 2 du groupe shampooing d'Aguaraigua.
Toutes sont arrivées le jour précédent pour peindre des banderoles et orner leurs produits avec mon aide et celle d'Aude Rossignol, coopérante chargée de la communication, dans une ambiance de bonne humeur et d'entraide malgré l'heure tardive. Le jour J, nous avons installé les stands, entre l'artisanat de tissage, les articles de cuir et de bois et la nourriture typique. Les 6 femmes ont répondu aux questions des passants curieux et vendu leurs produits jusqu'à environ 17h, heure du taxi retour vers chez elles. Ce fut un jour plutôt satisfaisant, et avant de partir deux groupes ont décidé de réinvestir une partie de l'argent gagné dans de la marchandise pour leur petit magasin (tongs, bijoux de pacotille, médicaments, nourriture) et dans de la graisse de vache pour refaire du savon.
Au-delà des rentrées d'argent, cette évènement fut surtout une expérience positive de rencontre entre tous les participants de la foire. Les femmes se sont faites connaître de Charagua et ont discuté avec des personnes intéressées par leurs produits. Ainsi peu à peu elles se constituent un carnet d'adresses et un réseau de contacts. Elles ont également gagné de la confiance en elles et apprennent à faire la promotion de leurs produits. Maintenant leur prochain défi est la victoire sur leur timidité pour aller haranguer les passants!!

mardi 10 août 2010

Retour de vacances, échange Guarani-Ménonite

De retour de vacances (qui furent intenses, merci à tous!), me revoilà plongée dans le travail jusqu'au cou. Pour une remise dans le bain rapide et efficace, nous avons organisé avec Sara un échange entre les femmes Guarani et des Ménonites qui vivent dans des colonies voisines de l'Isoso. Cet échange fait suite à celui de l'an dernier, où les Ménonites avaient invité les Guarani chez elles pour leur montrer comment elles faisaient leur savon pour le linge. Cette fois-ci, trois couples Ménonites ont visité la communauté guarani de Kapeatindi.
Les Ménonites (=Amish?) forment un peuple issu d'un mouvement religieux du XVIe siècle, contraint en grande partie à fuir les persécutions européenes dans d'autres pays, principalement d'Amérique du Nord et du Sud. Ils vivent coupés du monde "moderne" (pour les plus radicaux) selon des valeurs de foi, de travail et de paix. En Bolivie, ils habitent des petites maisons très coquettes avec chacune son éolienne, ses vaches et sa charette à cheval, cultivent la terre et font commerce de lait, beurre et fromage. Ils sont tous habillés de la même façon, les hommes en chemise, salopette de jean et chapeau ou casquette, et les femmes en robe longue sombre, voile et chapeau de paille. Ils sont tous très blancs, souvent blonds aux yeux clairs et parlent le "bajo aleman" (vieux dialecte allemand proche du néerlandais). Si les hommes se débrouillent en espagnol grâce au contact régulier des Boliviens, les femmes ne sortent pour ainsi dire jamais de la colonie. Des échanges sont organisés entre colonies, pour faire se rencontrer les jeunes qui iront ensuite se marier avant de s'installer ensemble.
Les Guarani quant à eux s'unissent mais ne se marient pas. Ils vivent à plusieurs générations sous un toit, et presque tous les hommes désertent la communauté environ 6 mois de l'année pour aller récolter la canne à sucre, laissant les femmes s'organiser seules. Femmes dont il existe un nombre incalculables de mères célibataires, lorsque leur homme n'est pas revenu ou qu'il est allé s'unir à une autre. Inutile donc de dire que ces deux cultures, bien que frontalières géographiquement, sont diamétralement opposées.
Ces échanges ont été rendus possible grâce à la rencontre d'un fantastique couple de jeunes Ménonite américain, Elisabeth et Ramont, qui travaillent à Charagua pour le Comité Central Ménonite, dont l'objectif est répondre aux besoins humains de base et construire la paix et la justice (http://www.mcc.org/).
Nous sommes arrivés à deux voitures à Kapeatindi, chez des femmes qui travaillent dans un groupe de savon et de couture. Pour faciliter les premiers contacts, nous avons d'abord pris un petit déjeuner chez Elsa, membre du groupe savon et capitaine intercommunautaire du Haut Isoso. Puis les Guarani ont fait du savon pour le corps (jaboncillo) sous le regard intrigué des femmes Ménonites. Les hommes sont partis dans les champs se faire expliquer le système d'irrigation par un homme de la communauté, puis à leur retour les deux groupes se sont offert des petits cadeaux faits maison (habits pour enfant et savon pour le corps de la part des Guarani, tissus décoratifs pour la table et les chaises et savon pour le linge de la part des Ménonites). La journée s'est terminée par un déjeuner tardif, préparé par des femmes de la communauté.
Malgré la barrière de la langue (guarani contre vieil allemand, traduit en anglais par Elisabeth puis en espagnol par nous) et la timidité des deux côtés, nous avons pu noter un fort intérêt des uns pour les autres.
Ménonites:"Et à combien vivent-ils dans cette maison?"
Guarani:"Peuvent-elles nous expliquer comment elles arrivent à coudre ces petits motifs?"
Ménonites:"Et que cultivent-ils par ici?"
On ne sait pas encore quel sera l'impact de cette rencontre mais une chose est sûre, les participants auront des choses à raconter à leurs proches.

mercredi 30 juin 2010

Les toborochis et le Parapeti

Les toborochis et le Parapeti sont des élements fondamentaux du paysage de l'Isoso. Les premiers, ces grands arbres à la forme si particulière qui apportent ombrage et bois de chauffe méritent bien une petite page. Lors de leur floraison vers mars-avril, ils se parent de magnifiques fleurs roses ou blanches et bourdonnent d'abeilles. Puis viennent leurs fruits, des cosses déhiscentes d'où sortent un coton irisé tout doux, qui sert parfois à rembourrer des oreillers. On voit alors rouler sur le sable au gré du vent des graines de toborochi noires entourée d'un épais mais très aéré coton blanc et rond, comme autant d'oeufs de grenouille géants. Puis vient l'hiver et les toborochis quittent leurs feuilles pour qu'on puisse continuer à s'asseoir sur leurs grosses racines tout en profitant du soleil. Pas question pour les enfants de monter dans les branches pourtant: pour survivre à l'hostile Chaco, il est couvert de piquants de la tête aux pieds.
Le Parapeti est le fleuve le long duquel se trouvent les communautés (bientôt je mettrai des photos sur GoogleEarth). J'en ai déjà parlé, mais il est tellement beau et vital qu'on ne s'en lasse pas. Ce fleuve endoréique se perd dans l'immensité brûlante de l'Isoso, formant les Bañados de Isoso, région humide de lagunes au milieu de la forêt sèche où viennent s'abreuver les jaguars, tapirs et autres animaux que je n'ai évidemment jamais vus, mais je ne désespère pas d'y aller un jour. La biodiversité à cet endroit est exceptionnelle, c'est pourquoi tout le site est classé Ramsar (d'ailleurs 6% du territoire bolivien est classé Ramsar, soit 60 000 km2!!). Quand le Parapeti est à sec, on peut le traverser pour aller dans les communautés de l'autre rive. Quelquefois les vents soulèvent le sable et brouillent le paysage, qui devient magique. Et les appareils photos s'enraillent.

dimanche 30 mai 2010

Voyages à l'Isoso en mai-juin

Les activités des mois de mai et juin se sont concentrée dans la région de l'Isoso en ce qui me concerne, les groupes des autres régions étant provisoirement (?) occupés ailleurs. 5 voyages en 2 mois, de quoi avancer sur plusieurs fronts.
J'ai commencé par donner plusieurs tallers pompeusement nommés "organisation de la production", alors qu'en réalité nous n'avons qu'à peine touché ce sujet, force étant de constater qu'il fallait tout reprendre depuis le début. Avant de réféchir à comment organiser le travail dans l'atelier, il fallait organiser l'atelier lui-même. Avec chaque groupe, nous avons donc rangé et nettoyé à fond le local dans lequel se passe l'activité de transformation (et en déloger les rats, lézards et monceaux de... de tas de trucs inutilisés), puis je leur ai expliqué pourquoi et comment garder propre et rangé leur lieu de travail en utilisant deux méthodes simples, les 5 S et FIFO. Cela peut paraître évident pour nous européens qui vivons dans le culte du "range ta chambre" et sous le règne de l'aseptisation, mais le contexte isocéño est radicalement différent.
D'abord il y a peu d'eau, qu'il faut aller chercher au puits, on lave donc ce qui est nécessaire mais on ne se permet pas le luxe de lessiver toute surface dès que la frénésie de la propreté s'empare de nous. Et puis de toute façon, à quoi bon lessiver un sol et des murs en terre (qui s'effrite)? Ensuite on peut balayer et épousseter, le vent quasi constant soulève des nuages et finit invariablement sa course à travers les fenêtres (sans vitre). On ne s'alarme plus du premier grain de poussière dans ces conditions. Enfin, ici la place ne manque pas et le soleil brille. L'espace habité ne se réduit pas à la maison qu'on pourrait plutôt comparer à une grosse boîte fourre tout, et la salle de séjour serait tout ce qui est autour. Les arbres sont des étagères dans lesquels pendent des vieux vélos, des pneus, des brics et brocs divers. Devant la maison se trouvent des chaises pour recevoir les invités. Et derrière la maison se trouve le feu et les ustensiles de cuisine. "A l'intérieur, chaque chose à sa place et une place pour chaque chose, en ne gardant que l'utile" laisse dubitatif ou au mieux, fait sourire.
Tout cela ne va donc pas de soi, et un travail de longue haleine a été commencé avec chaque groupe. Parce que quand même, le savon est plus présentable sans la couche de poussière qui le recouvre, et la farine de cupesi se vendra mieux dans des sachets exempts de traces de dents rongeuses. Quant à planifier à l'avance les productions pour anticiper le moment où on va manquer d'un ingrédient, on verra plus tard.
D'autres voyages ont été l'occasion de discuter présentation des produits (savon, shampooing et après shampooing, farine de cupesi) entre Aude et les groupes, l'idée étant de dessiner des étiquettes à partir des souhaits des dames, et de trouver dans la nature des matières, feuilles, fleurs, fibres, qui donne une jolie finition au produit (lors de ventes dans des ferias, par exemple). Un sceau en métal pour marquer le savon a aussi été élaboré à partir de ces réunions.
L'un de ces voyages a été l'occasion d'accompagner des hommes de Yacuiba pour la construction de deux silos de stockage du cupesi, dans l'objectif à court terme de se débarrasser d'un petit coléoptère qui fait des ravage dans les gousses récoltées et la farine. Des essais vont suivre pour les tuer avant stockage, soit au four à pain, soit par insecticide (mais cette dernière solution ne me plaît guère).
Enfin j'ai donné un taller de biscuits de cupesi, faits à avec de la farine de blé et de cupesi, des oeufs, de l'huile, du sucre, de la levure et un peu d'eau. En réalité les femmes en avaient déjà fait, mais elles voulaient se rafraîchir un peu la mémoire. Plus tard elles ont recommencé seules, mais certainement sans mettre les oeufs, l'huile, le sucre et la levure au vu le résultat. C'est comme ça qu'on invente des nouvelles saveurs et des variantes économiques, mais elles ont finalement décidé d'écrire ensemble la recette!

vendredi 7 mai 2010

Les criquets bizarres de l'Isoso

Ah ces criquets, je n'ai pas fini de m'en étonner. Alors que le mois dernier les mâles grouillaient littéralement, voilà qu'ils ont presque disparu. Les femelles par contre sont présentes partout y compris dans le ciel. En effet si leurs galants n'ont que des vestiges d'ailes décoratifs et se traînent péniblement par terre, les leurs sont très grandes et elles s'en servent admirablement bien pour voleter d'un arbre à l'autre. Et étant donnée leur grande taille, un public non averti aura tôt fait de les confondre avec des petits oiseaux, de loin.

Selon de nouveaux témoignages, ces bestioles font tout de même de gros dégâts dans les parcelles des Guaranis en dévorant tout. "Mais que faire? On ne peut pas tous les écraser!" disait une dame. L'an dernier je n'en ai pas vu un seul, mais il y a deux ans il paraît qu'un autre escadron avait débarqué.

samedi 24 avril 2010

Festirock à Santa Cruz

Le Festirock est un évènement organisé par la Plataforma Unidos, partenaire de l'équipe AMAC3 de Volens qui travaille à l'accueil et la formation d'enfants des rues en vue de leur réinsertion. L'idée était de récolter des fonds pour financer les différentes activités.
Au programme, plusieurs groupes de rock et métal de Bolivie, et la faune punk de Santa Cruz sortie de terre pour l'occasion. Enfin seulement ceux qui avaient 50 bolivianos à débourser (cher pour un concert), location de l'immense Sonilum oblige... Un moment sympa!

vendredi 23 avril 2010

Un ptit tour à Santa Cruz

Il n'est pas rare que nous autres coopérants AMAC2 passions du temps à Santa Cruz: transit vers l'Isoso, réunions de coordination, WE familial, achat de choses qu'on ne trouve pas du côté de Villamontes... C'est également dans cette ville que j'ai assisté à mon premier match de foot (ouaaa)! Petite compil de photos glanées ça et là.

vendredi 16 avril 2010

La feria de Charagua

En avril s'est déroulée la feria de Charagua. Quatre femmes représentant les groupes de shampooing de La Brecha et de Kuarirenda, le groupe d'artisanat et le groupe de cupesi ont participé, vendant leurs produits au milieu d'autres stands d'artisanat. Le bilan a été plutôt positif pour le shampooing et le cupesi, l'artisanat étant trop coûteux pour ce genre de manifestation. Surtout que pour booster la vente des produits du cupesi, aliment traditionnel mais un peu tombé aux oubliettes, on avait préparé du "chocolate de cupesi" (poudre de cupesi toastée mélangée à du lait) et des "galletas de cupesi" (biscuits à base de farine de cupesi), qu'on offrait aux passants. Opération marketing réussie!
Bilan positif tout de suite donc, car les groupes ont un peu augmenté leurs gains, mais aussi à plus long terme, car on a pu observer un changement de comportement de la part d'une des dames qui depuis est beaucoup plus active, curieuse et presque exhaltée de nous montrer son travail. D'après Christine et d'autres dames du groupe, cela vient aussi du fait que son mari est parti travailler plusieurs mois à Santa Cruz, la laissant plus libre de ses allées et venues...
Dans l'après midi, une course de chevaux nous attendait sur la "piste d'aéroport" de Charagua (un pré à vaches qui reçoit exceptionnellement des petites avionnettes dont une du WWF). Tout le monde s'est rassemblé de part et d'autre du couloir de course, mais personne n'étant chargé de donner le top départ, il ne s'est rien passé pendant plusieurs heures... A la plus grande satisfaction des vendeurs de bières qui faisaient profit sous le soleil de plomb. Un peu avant le coucher du soleil pourtant, deux cavaliers ont concouru puis le gagnant s'est pavané sur son fringant coursier avec une bière à la main (le premier prix du concours?) pendant vingt minutes et s'en fut fini de la course!! Quant aux dizaines d'autres cavaliers, on ne sait pas bien ce qu'ils sont venus faire là!

mercredi 7 avril 2010

La pasantia mani

Cette fois-ci, la pasantia était sur le thème de l'arachide.

Pour tout savoir, rendez-vous sur le site de Volens, comme ça vous en profiterez pour y faire un ptit tour:
http://volensamerica.org/Echanges-de-savoir-autour-de-l.html?lang=fr

Bises!

mardi 23 mars 2010

Talleres de savon transparent à l'Isoso

Ce week end se sont déroulés deux talleres de "jaboncillo" (savon pour le corps) à l'Isoso. L'un dans le groupe savon de la communauté de Kapeatindi, l'autre dans celui de la communauté de Yapiroa.
Ce savon est un peu plus élaboré que le premier: on rajoute, en plus des ingrédients de base (la graisse de vache, l'huile végétale et la soude), de la glycérine, de l'alcool et du sucre. Cela donne un savon plus "tendre", plus doux pour la peau, transparent et qui mousse plus.
Tout a bien failli rater parce que j'ai réduit les quantités par rapport au savon pour le linge (étudié lors des précedents talleres), sans penser que la balance pesant jusqu'à 20kg avec une précision de 25g ne serait plus adaptée... La première fournée n'a donc pas donné le résultat escompté, le savon n'étant pas devenu transparent à cause de quantités mal dosées. Heureusement, les Guaranis m'étonneront toujours! Les dames, ayant compris le problème, ont sorti de leur sac à malice une super balance électronique de cuisine précise à 2g près!! Elle appartient au groupe des tisseuses de la communauté, qui s'en servent pour peser leurs fils de coton. Le lendemain on recommençait, cette fois avec succès. Puis le surlendemain dans l'autre communauté, avec cette même balance généreusement prêtée par le groupe des tisseuses.
Opération réussie donc, mais il me faut déjà penser à mon prochain taller: amélioration de la qualité. En effet, si la matière savon est acceptable, l'aspect visuel laisse à désirer: formes des moules peu attrayante, savons durcis sur table penchée, coupés de travers, sans propriété particulière, sans marque de fabrication. Tout l'effort va consister à en faire des produits vendable en dehors des communautés... Passer d'un banal savon qui lave à un savon "made in Isoso"!

mercredi 10 mars 2010

La culture chaqueña

On associe souvent la Bolivie avec les lamas, la flûte de pan et les hautes altitudes. Pourtant elle ne se réduit pas à ça, et dans les plaines basses de l'Est du pays vivent des peuples aux cultures aussi variées qu'éloignées de celles de l'Altiplano.

A Villamontes, les Chaqueños (habitants du Chaco) raffolent de la chacarera, cette musique enjouée aux allures de country mêlant violon, guitare et souvent accordéon, dont les paroles font l'apologie de la région. On l'entend dans les truffis (taxis collectifs) et lors de fêtes locales. Il existe aussi la danse du même nom, qui se danse en couple, la femme avec force jupons qu'elle fait voler autour d'elle et l'homme faisant des claquettes avec ses bottes de cuir. De ce que j'en ai vu, l'artisanat chaqueño est surtout constitué d'objets en bois (violons, guitares, matés) et en cuir (chapeaux, jambières, selles et filets pour monter à cheval, sacs).

dimanche 7 mars 2010

Voyage à l'Isoso en mars

Ce mois-ci, nous avons voyagé à l'Isoso, Christine, Sara et moi. C'était sympa de faire une petite virée toutes les trois! L'occasion de se réunir avec les responsables de la CIMCI pour discuter des activités prévues dans l'année, puis aller voir les différents groupes pour faire leur suivi.
Nous avons donc commencé par une réunion à La Brecha, siège de la CIMCI et d'un groupe shampooing. Puis Sara et Christine sont parties faire un suivi dans le groupe shampooing de la communauté la plus éloignée, Cuarirenda, pendant que je faisais un suivi savon à Kapeatindi. Ensuite on s'est retrouvées pour aller voir le groupe cupesi à Ibasiriri, et le groupe savon de Yapiroa. Dans chacune de ces communautés, nous avons détaillé le programme de 2010, et posé des questions sur l'avancée des travaux.
A La Brecha, nous avons vu fonctionner la cocina malena (cuisine malène?) construite l'an dernier lors d'un partenariat Volens-GTZ. Il s'agit d'une cuisine très simple, construites dans des matériaux locaux aux dimensions des gamelles utilisées pour chauffer l'eau et cuire la nourriture. Elle est économe en bois, réhaussée et laisse échapper la fumée hors de la maison. Et en plus, les dames l'ont peinte en blanc pour faire plus joli. Ca change complètement la cuisine, qui était toute noire et moche avant, avec un feu dans un coin par terre.
En gros, on était plutôt satisfaites de ce voyage. Des choses avancent, des notions sont comprises et appliquées, les dames ont l'air contentes et intéressées.
Sur la route, nous avons croisé des petites bêtes bizarres: des criquets. J'ai eu tout le loisir de les étudier en attendant pendant 4 heures un éventuel moyen de transport à Kapeatindi après mon suivi savon (qui n'est jamais arrivé, ce sont les filles qui sont venues me chercher). Bizarres, ils le sont dans leur aspect brillant, sans ailes, avec leur gros abdomen allongé et leur antennes jaunes. Mais ils le sont surtout dans leur comportement, à marcher sur la route en file indienne, et à grimper à tout (jambes, poutres, arbres). Lents, peu craintifs, incapables de s'enfuir ni d'effectuer un saut correct sans se retrouver à l'envers, ils marchent au sol à la recherche de quelquechose sur laquelle grimper. Leur seule défense quand on les tourmente étant de lever les pattes arrières en signe de protestation, ils paraissent tout à fait inadaptés à cet environnement hostile qu'est le Chaco isoceño. Pourtant, à part dans l'école où on retrouve leurs cadavres par milliers, ils sont étrangement laissés tranquilles par les gens, les chiens et les poules. Toxiques??

mardi 16 février 2010

Carnaval de Oruro 2010

Reconnu "Oeuvre Majeure du Patrimoine Oral et Intangible de l'Humanité" par l'Unesco en 2001, le carnaval d'Oruro est le plus important de Bolivie. Pendant deux jours, plus de 10 000 danseurs et danseuses et 5000 musiciens, presque tous d'Oruro ou La Paz, défilent dans les rues de la ville sur un parcours de 5 km, depuis ce qui symbolise la sortie de la mine jusqu'à l'église où se trouve une peinture sacrée, la Virgen del Socavon (vierge du couloir minier).
C'est d'abord un moment de fête, où tout le monde s'affronte dans des batailles d'eau et de mousse, sous une cape de pluie ou à découvert, en face à face ou nournoisement dans le dos. Comme on reste assis des heures en plein soleil à regarder passer les troupes, on est très dépendants de ce que les petits vendeurs auront la gentillesse de bien vouloir nous proposer: barquettes de frites ou de poulet riz, sandwichs mayo, munitions de mousse et d'eau, parapluies, casquettes en papier, chewing gums, cigarettes... Et surtout, de la bière, de la bière et encore de la bière, jusqu'à plus soif et plus encore. L'élément indissociable du carnaval d'Oruro comme en témoignent les immenses affiches de Paceña (la bière de La Paz), les canettes gonflables géantes sur le toit des immeubles, et les nombreuses ombres qui errent en titubant avant de s'écrouler dans des endroits improbables. On boit tant et tant que les caniveaux se transforment peu à peu en rivières de pisse malodorante, et le dessous des gradins finit par ressembler à une décharge publique hautement radioactive où seuls quelques petits malins s'aventurent en quête d'un sac à main mal surveillé...
Mais le carnaval est surtout un moment de magie, un émerveillement des yeux devant ce défilé qui n'en finit jamais: les danses Diablada, Morenada, Negrita, Caporales, Inca, Toba etc. symbolisent l'histoire du pays et la lutte divine du bien contre le mal. Chargées de symboles difficile à déchiffrer pour les non initiés comme moi, les danses représentent les ancêtres Incas, l'arrivée des colons, les esclaves noirs envoyés dans les mines de Potosi, les peuples des plaines imaginés par ceux des Andes... Les costumes et les masques, qui pèsent parfois plusieurs dizaines de kilos, sont magnifiquement portés par des hommes et des femmes infatiguables de tous âges, et rivalisent de couleurs, de perles, de broderies et fioritures étincelantes. Il aura fallu des mois pour les confectionner en prévision de ces quelques jours, après quoi ils seront offerts à la Virgen en signe de vénération et exposés dans un musée, ou vendus pour se rembourser de leur coût (plusieurs centaines de dollars). J'ai posté sur youtube la vidéo d'une diablada... enflammée!! http://youtube.com/watch?v=i7A4IsRgVCA

jeudi 7 janvier 2010

Vacances de Noël

Article en cours de rédaction

Noël à Cochabamba, nouvel an a La Paz, et début d'année sur le lac Titicaca...