mardi 23 mars 2010

Talleres de savon transparent à l'Isoso

Ce week end se sont déroulés deux talleres de "jaboncillo" (savon pour le corps) à l'Isoso. L'un dans le groupe savon de la communauté de Kapeatindi, l'autre dans celui de la communauté de Yapiroa.
Ce savon est un peu plus élaboré que le premier: on rajoute, en plus des ingrédients de base (la graisse de vache, l'huile végétale et la soude), de la glycérine, de l'alcool et du sucre. Cela donne un savon plus "tendre", plus doux pour la peau, transparent et qui mousse plus.
Tout a bien failli rater parce que j'ai réduit les quantités par rapport au savon pour le linge (étudié lors des précedents talleres), sans penser que la balance pesant jusqu'à 20kg avec une précision de 25g ne serait plus adaptée... La première fournée n'a donc pas donné le résultat escompté, le savon n'étant pas devenu transparent à cause de quantités mal dosées. Heureusement, les Guaranis m'étonneront toujours! Les dames, ayant compris le problème, ont sorti de leur sac à malice une super balance électronique de cuisine précise à 2g près!! Elle appartient au groupe des tisseuses de la communauté, qui s'en servent pour peser leurs fils de coton. Le lendemain on recommençait, cette fois avec succès. Puis le surlendemain dans l'autre communauté, avec cette même balance généreusement prêtée par le groupe des tisseuses.
Opération réussie donc, mais il me faut déjà penser à mon prochain taller: amélioration de la qualité. En effet, si la matière savon est acceptable, l'aspect visuel laisse à désirer: formes des moules peu attrayante, savons durcis sur table penchée, coupés de travers, sans propriété particulière, sans marque de fabrication. Tout l'effort va consister à en faire des produits vendable en dehors des communautés... Passer d'un banal savon qui lave à un savon "made in Isoso"!

mercredi 10 mars 2010

La culture chaqueña

On associe souvent la Bolivie avec les lamas, la flûte de pan et les hautes altitudes. Pourtant elle ne se réduit pas à ça, et dans les plaines basses de l'Est du pays vivent des peuples aux cultures aussi variées qu'éloignées de celles de l'Altiplano.

A Villamontes, les Chaqueños (habitants du Chaco) raffolent de la chacarera, cette musique enjouée aux allures de country mêlant violon, guitare et souvent accordéon, dont les paroles font l'apologie de la région. On l'entend dans les truffis (taxis collectifs) et lors de fêtes locales. Il existe aussi la danse du même nom, qui se danse en couple, la femme avec force jupons qu'elle fait voler autour d'elle et l'homme faisant des claquettes avec ses bottes de cuir. De ce que j'en ai vu, l'artisanat chaqueño est surtout constitué d'objets en bois (violons, guitares, matés) et en cuir (chapeaux, jambières, selles et filets pour monter à cheval, sacs).

dimanche 7 mars 2010

Voyage à l'Isoso en mars

Ce mois-ci, nous avons voyagé à l'Isoso, Christine, Sara et moi. C'était sympa de faire une petite virée toutes les trois! L'occasion de se réunir avec les responsables de la CIMCI pour discuter des activités prévues dans l'année, puis aller voir les différents groupes pour faire leur suivi.
Nous avons donc commencé par une réunion à La Brecha, siège de la CIMCI et d'un groupe shampooing. Puis Sara et Christine sont parties faire un suivi dans le groupe shampooing de la communauté la plus éloignée, Cuarirenda, pendant que je faisais un suivi savon à Kapeatindi. Ensuite on s'est retrouvées pour aller voir le groupe cupesi à Ibasiriri, et le groupe savon de Yapiroa. Dans chacune de ces communautés, nous avons détaillé le programme de 2010, et posé des questions sur l'avancée des travaux.
A La Brecha, nous avons vu fonctionner la cocina malena (cuisine malène?) construite l'an dernier lors d'un partenariat Volens-GTZ. Il s'agit d'une cuisine très simple, construites dans des matériaux locaux aux dimensions des gamelles utilisées pour chauffer l'eau et cuire la nourriture. Elle est économe en bois, réhaussée et laisse échapper la fumée hors de la maison. Et en plus, les dames l'ont peinte en blanc pour faire plus joli. Ca change complètement la cuisine, qui était toute noire et moche avant, avec un feu dans un coin par terre.
En gros, on était plutôt satisfaites de ce voyage. Des choses avancent, des notions sont comprises et appliquées, les dames ont l'air contentes et intéressées.
Sur la route, nous avons croisé des petites bêtes bizarres: des criquets. J'ai eu tout le loisir de les étudier en attendant pendant 4 heures un éventuel moyen de transport à Kapeatindi après mon suivi savon (qui n'est jamais arrivé, ce sont les filles qui sont venues me chercher). Bizarres, ils le sont dans leur aspect brillant, sans ailes, avec leur gros abdomen allongé et leur antennes jaunes. Mais ils le sont surtout dans leur comportement, à marcher sur la route en file indienne, et à grimper à tout (jambes, poutres, arbres). Lents, peu craintifs, incapables de s'enfuir ni d'effectuer un saut correct sans se retrouver à l'envers, ils marchent au sol à la recherche de quelquechose sur laquelle grimper. Leur seule défense quand on les tourmente étant de lever les pattes arrières en signe de protestation, ils paraissent tout à fait inadaptés à cet environnement hostile qu'est le Chaco isoceño. Pourtant, à part dans l'école où on retrouve leurs cadavres par milliers, ils sont étrangement laissés tranquilles par les gens, les chiens et les poules. Toxiques??