mercredi 30 juin 2010

Les toborochis et le Parapeti

Les toborochis et le Parapeti sont des élements fondamentaux du paysage de l'Isoso. Les premiers, ces grands arbres à la forme si particulière qui apportent ombrage et bois de chauffe méritent bien une petite page. Lors de leur floraison vers mars-avril, ils se parent de magnifiques fleurs roses ou blanches et bourdonnent d'abeilles. Puis viennent leurs fruits, des cosses déhiscentes d'où sortent un coton irisé tout doux, qui sert parfois à rembourrer des oreillers. On voit alors rouler sur le sable au gré du vent des graines de toborochi noires entourée d'un épais mais très aéré coton blanc et rond, comme autant d'oeufs de grenouille géants. Puis vient l'hiver et les toborochis quittent leurs feuilles pour qu'on puisse continuer à s'asseoir sur leurs grosses racines tout en profitant du soleil. Pas question pour les enfants de monter dans les branches pourtant: pour survivre à l'hostile Chaco, il est couvert de piquants de la tête aux pieds.
Le Parapeti est le fleuve le long duquel se trouvent les communautés (bientôt je mettrai des photos sur GoogleEarth). J'en ai déjà parlé, mais il est tellement beau et vital qu'on ne s'en lasse pas. Ce fleuve endoréique se perd dans l'immensité brûlante de l'Isoso, formant les Bañados de Isoso, région humide de lagunes au milieu de la forêt sèche où viennent s'abreuver les jaguars, tapirs et autres animaux que je n'ai évidemment jamais vus, mais je ne désespère pas d'y aller un jour. La biodiversité à cet endroit est exceptionnelle, c'est pourquoi tout le site est classé Ramsar (d'ailleurs 6% du territoire bolivien est classé Ramsar, soit 60 000 km2!!). Quand le Parapeti est à sec, on peut le traverser pour aller dans les communautés de l'autre rive. Quelquefois les vents soulèvent le sable et brouillent le paysage, qui devient magique. Et les appareils photos s'enraillent.